Pour protéger mon écosystème, je ne dis pas d'où vient la peinture que j´utilise.
En tout cas, je récupère ce que les autres jettent. Je récupère du carton dans le container d'un magasin de meubles derrière mon atelier ou je peins en blanc des pages de journaux quotidiens et je les colle ensemble pour faire une toile.
Oui, par souci écologique et acte politique. Finissons d'abord les restes avant de produire du nouveau. Aussi, parce que j'aime les surfaces sans début ni fin, comme une grille. Je peux rajouter ou enlever des papiers. Si ce que j'ai peint ne me plaît pas, je coupe le morceau et j’en remets un nouveau.
Souvent je reçois de la couleur que je n’aurais jamais choisie, mais comme elle est là, je vois ce que je peux en faire. Est-ce que je peux trouver un moyen de l'aimer?
Il y a des choses qui sont faciles à aimer pour moi. Alors, parfois, je fais l'exercice de tenter d’aimer quelque chose que je ne trouve pas facile à aimer.
Les toiles sont fragiles. Quand je les manipule, elles ont tendance à se déchirer. Chaque fois, je répare avec des feuilles de couleur transparente ou sur le carton je bouche des trous avec la chaux. Elles évoluent avec le temps.
In the hurricane of contemporary life, the paintings slow down time, they continue their journey steadily through my work, while other projects run on different tracks. (écrit en 1994)
Les dessins sont des idée jeté sur papier en vitesse. Ils obéissent à une autre energie, un autre temps. Ils ont à faire avec ce qui est vivant au moment présent.
Et puis il y a les Installations... but that´s for another time.
Annick Nölle